Nodly Note #4
Au programme de cette NODLY NOTE:
On se penche sur la partie qui m’a posé jusqu’à maintenant le plus de problèmes sur la Nodus Machine. Et vous allez voir que j’en suis pas à mon premier coup d’essai… Je parle de l’unique, le merveilleux, le tant attendu BALANCIER
Dans la rubrique découverte, il va y avoir du beau monde. Je voulais vous présenter le travail de deux créatrices que j’ai rencontré dans le cadre de la Journée Ada Love Lace à Bruxelles en Octobre dernier.
Pour les actualités, je vous donne des petites news de la Journée Européenne des Métier d’Art (JEMA).
LE POINT TECHNIQUE : Le balancier oui
Commençons par un petit rappel du fonctionnement global de la Nodus Machine.
La Nodus Machine se décompose en 3 parties majeures.
Les magasins de fils et de tissu: - Ils stockent le fils avant tissage et la dentelle après tissage.
Les balanciers: Ils sont composés des « toboggans », des bobines et du marteau. Il fait un mouvement d’horloge menant les bobines d’avant en arrière.
Les cadres: Ils portent les fils de chaine et les déplacent de droite à gauche dans un mouvement linéaire.
Les impératifs:
Le balancier à pour principal mission de faire passer les bobines d’un coté et de l’autre des fils de chaines. Les fils de chaines sont montés au milieu de la machine à la verticale, sortant du magasin de fils, pour finalement rencontrer les fils de trame ( ceux porté par la bobine) pour créer la dentelle
Le balancier doit donc propulser les bobines d’un coté à l’autre sans jamais pouvoir traverser.
Il doit aussi être précis dans son rythme, puisse que le passage des bobines ne peut se faire que entre deux mouvements de cadres.
1.1. La V1 et ses différents essais
Pour le premier Design, je me suis basé sur le fonctionnement sur métier leavers, en recopiant approximativement le fonctionnement.
Je vous montre les trois premières versions V1.1 à V1.3
Nous avons donc un toboggan en arrondi sous la forme d’un arc de cercle. La bobine possède un support adapté au “toboggan”. Cette configuration permet à la bobine de faire un mouvement de balancier d’avant en arrière. Le système de propulsion à ce stade du design était très fragile et inutilisable. Je n’ai malheureusement pas garder d’archives du système au complet hors mis quelques croquis / modélisations:
Pour vous expliquer brièvement l’idée, j’avais décidé de mettre un “clapet” (la pièce en bleu sur le schémas de gauche). Cette pièce permettait d’arrêter la bobine dans sa position optimale. Je me suis rendue compte que le poids de la bobine ne se suffirait pas à lui même pour le passage d’un coté à l’autre du balancier. J’ai donc rajouté un moyen de pousser la bobine que j’ai appelé “poussoir”.
![](/img/Nodlynote4/modification_bobines 5.jpeg)
Le poussoir est une petite pièce accrocher à un ressort traverser par un fil. Le fil passant par une poulie et rattaché un système de rotation (schéma tout en bas de la page) permettant de pousser et tirer le ressort de manière rythmée et continue.
En soi le système ne semble pas incohérent, mais il a été très mal exécuté avec de très petites pièces entrainant beaucoup de problèmes.
J’abandonne totalement ce design (SPOILER: c’était une erreur)
Et je passe à la version 2.
1.2. La version 2 : La redemption?
Je reprend le cahier des charge du balancier et je décide d’abandonner cette idée de toboggan en arc de cercle qui me pose tant de problème. Effectivement, ce qui m’est imposé, c’est le passage de la bobine d’un coté à l’autre. Je peux tout à fait imaginer des “rails” plats.
Encore une fois, les images / vidéos d’archives manquent un petit peu.
Ici le crochet est guidé par un rail plat. A la fin de son parcours, le crochet rencontre un obstacle qui force sa rotation. Le crochet jusque la fermé, s’ouvre et permet la libération de la bobine. En face, le meme dispositif est mis en place, et prend le relai. Le crochet se referne sur la bobine et vient le tirer à son “garage”.
Ce premier POC m’a vraiment donner du fil à retordre. Le système des deux bras censé initié le mouvement du crochet n’a jamais vraiment fonctionné.
Je décide de changer mon système d’entrainement de crochet, avec un système simple de transformation d’un mouvement rotatif en un mouvement linéaire. Et ça fonctionne!
Le soucis avec ce design c’est que le mouvement est très déporter et si je démultiplie le système pour 20 bobines, je suis certaines de rencontrer de gros problèmes de blocage.
Le deuxième point noir, c’est la place que le dispositif prend…. si pour chaque bobine, le dispositif d’entrainement prend 20 cm de large. Je ne pourrais pas avoir une dentelle assez dense pour qu’elle soit exploitable.
1.3 LA VERSION 3 ou la version 1 améliorée
Le retour du toboggan.
Je suis tombée sur une image d’archives de google patent et j’ai tilté.
Le système n’a pas à être si compliqué et surtout miniaturisé ( c’est souvent cette partie qui pose problème surtout avec de l’impression 3D. Je rajoute donc deux éléments déterminants: une bascule et un marteau.
LA BASCULE: Elle me permet de bloquer la bobine à emplacement “garage”
La première version est bricolée avec des poids de pêche. (cf gif ci-desous) Et ce premier essai me donne de l’espoir.
LE MARTEAU: Il a pour rôle d’initié un mouvement assez puissant pour faire passer la bobine de l’autre coté des fils de chaine. Le marteau ne PEUT PAS traversé le centre.
1.4 Version Actuelle
J’ajuste les différents petits problèmes.
Je crée un marteau plus solide et je renforce les bras grâce à une plaque centrale.
La bascule fonctionne strictement de la même façon, mais j’ai échangé les poids de pêches avec des aimants. J’ai supprimé le problème des poids incontrôlables qui se bloquaient partout. Vous trouverez ci-joint le détails du montage des balanciers au complet.
Le premier test avec une bobine et un toboggan se passe bien. J’arrive à maintenir le passage de la bobine d’un coté à l’autre pendant 10 min. Sans aucun soucis.
Je considère donc que le système est approuvé, et je tente l’installation de plus de bobines.
Je comprends que le NEMA 17 (lien de la datasheet) installé n’a pas assez de puissance et je décidé de faire une Gearbox, un réducteurs afin d’avoir un couple plus important.
Malgré ça je n’arrive pas à faire passé toutes mes bobines. Je décide de tester jusqu’à le nombre maximum de bobine que le marteau peut pousser. J’en arrive au constat que 4 est le maximum.
Je découvre ensuite que le moteur est codé avec une accélération dans sa course. En partant directement collé au bobine, sa vitesse est très faible. et il n’arrive pas à pousser. si l’impact avec les bobines arrive plus tardivement dans sa course, le moteur aura plus de vitesse et aussi plus de puissance. ça fonctionne mieux. Je n’aurai de toute façon pas le temps de faire mieux avant les JEMA.
Au lieu de chercher un moteur en toute urgence qui me coutera une fortune. Je finis par tester un “départ décallé”. Pour ça je mets des marteaux de différentes tailles pour que le marteau tape dans un premier temps 4 bobines et 1 seconde plus tard les 4 derniers.
Je sais que la solution n’est que temporaire pour les JEMA. Que vais-je faire quand il y aura plus de 8 bobines.
1.5 Des idées pour la suite
Pendant les JEMA une visiteuse me propose une autre solution pour la résistance des aimant sur les balanciers. Au lieu d’avoir un aimant par bascule. Il suffit de synchroniser toutes les bascule sur un axe, et mettre les aimants au début et/ou à la fin de l’axe des bascule. Affaires à suivre.
Une autre idée est proposée par le Chat de Twitch. Remplacer les toboggans en arc de cercle par des rails plats avec deux pignons et une crémaillère intégrée directement sur les bobines.
Crédit modélisation: @_Forthman
2. RUBRIQUE DECOUVERTE:
2.1 Amandine David
Amandine David : Fusion de l’Artisanat Traditionnel et de la Fabrication Numérique
Je m’appelle Amandine David. Je suis designer et chercheur basé à Bruxelles. Mon travail se situe aux intersections entre l’artisanat traditionnel et la fabrication numérique. En travaillant avec des maîtres artisans, des créateurs et des experts en nouvelles technologies, je développe des méthodes de fabrication collaboratives, des recherches sur les matériaux et une esthétique hybride. Je démarre généralement un projet à partir de l’observation de savoir-faire techniques, afin de révéler des similitudes et des connexions entre des domaines que l’on considérerait comme non liés voire opposés à première vue, comme la vannerie et l’impression 3D, ou le tissage manuel et le codage. . En révélant ces points communs, mon objectif est d’inviter les gens à reconsidérer leur perception des nouvelles technologies et de l’artisanat. Je crois que les techniques millénaires peuvent nourrir l’esthétique et les applications de la fabrication numérique, et vice-versa. Je suis également co-fondateur de Hors Pistes, un programme de résidence nomade qui initie des rencontres entre artisans et designers et explore la valeur des collaborations transdisciplinaires et interculturelles.
L’interview au complet est ici
2.2 Yvonne De Grazia
Mon travail comporte différents aspects : il est modulaire et a une présence rationnelle dans un cercle fictif. Modulaire signifie la possibilité de registres non définis – il n’est pas nécessaire de prouver leur fonctionnalité. En parallèle ma pratique consiste en des actions répétitives, comme la création d’inventaires. Ils dérivent d’images, de textes, de motifs ou de souvenirs existants, qui sont extraits - ils n’appartiennent plus à la structure à laquelle ils ont été attribués. Au lieu de cela, ils sont mélangés dans différents registres – et deviennent autonomes et fictifs, comme du « contenu fantôme ».
3. Les actualités:
3.1 Rencontre avec des étudiants de l’école d’ingénieur CESI.
J’ai eu l’occasion de rencontrer trois ingénieurs de l’école d’ingénieur CESI. Je leur ai présenter le projet de la Nodus Machine, un samedi après-midi, autour d’un café. Leur enthousiasme vis-à-vis du projet m’a vraiment reboosté.
On a eu des échanges très intéressants. Les ingénieurs ont cette capacité de vulgariser et de mettre les bons termes sur des choses que je ne fais que à l’instinct.
J’ai la chance d’avoir un soutien incroyable et bienveillant, que se soit dans mes rencontres ou sur Twitch. Et ces derniers mois m’ont vraiment redonner foi en ce projet un peu fou.
Je ne mets pas de noms, ils se reconnaitront à la lecture :)
3.2 Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA).
Les JEMA, ce fut les montagnes russes.
J’avais espoir jusqu’au derniers moments de réussir à faire fonctionner correctement toutes les parties indépendamment et sans le montage des fils… Malheureusement, j’ai pas du tout réussi à présenter tout ce que je voulais. Le balancier fonctionnait une fois sur trois, les cadres se décomposaient au fil de l’exposition et j’ai même pas pu faire une démonstration du peigne.
Malgré ça, les retours des visiteurs ont été particulièrement positifs. De nombreux visiteurs sont restés un moment à discuter pour essayer de comprendre le fonctionnement de la machine, tenter de m’aider, chercher des solutions et surtout m’encourager à ne pas abandonner…
Je me dois aussi de remercier le copain, qui m’a fait la surprise de venir incognito dès l’ouverture, qui est resté toute la journée dans un soutien sans faille, dont j’avais bien besoin.
Bon maintenant, je peux plus abandonner. Je continue. Et je donne tout.
À la prochaine pour de nouvelles aventures!